Lors d'une sortie en vélo au Heyssel, organisée ce samedi 26 avril, personnels et étudiant·es de l'IUT ont exploré les richesses, mais aussi les fragilités, de ce milieu naturel exceptionnel qui ne se visite qu'accompagné d'un guide :
- Une prairie verdoyante ? Derrière l’apparente beauté, l'usage d'engrais a supprimé les fleurs… et avec elles, les insectes et la vie qui en dépend.
- Rencontre avec un biologiste passionné qui a parlé de plusieurs espèces de papillons (Azuré bleu, Piéride de la rave, Citron...), et expliqué comment certains, comme le Citron, survivent un an entier grâce au camouflage dans le lierre !
- Le Heyssel accueille également une biodiversité botanique remarquable, avec dix espèces d’orchidées sauvages (Ophrys, Orchis brûlée, Orchis araignée…), sans oublier l'Ofioglosse, une fougère rare.
- Un rappel essentiel : le lierre n'étouffe pas les arbres, il en est simplement le compagnon. Protéger cet équilibre est fondamental.
- Enfin, respecter la réserve, c’est aussi garder son chien en laisse : pour préserver la quiétude des oiseaux nichant au sol.
Merci à tous et toutes pour votre curiosité et votre engagement pour la nature !
Balade organisée par les référent·es DDRS (développement durable et responsabilité sociétale) de l'IUT Robert Schuman et financée par la Mission DDRS de l'Université de Strasbourg dans le cadre de l'appel à projets : AAP les référents DDRS en mode action.
Carnet de promenade au Heyssel
Ce samedi 26 avril 2025, le Heyssel s’est dévoilé dans toute sa complexité : entre beauté apparente et fragilité cachée.
À l'orée du chemin, une grande prairie verte s'étendait sous un ciel doux. Mais ce vert éclatant, en apparence si vivant, cache une pauvreté silencieuse : pas une fleur, presque aucun insecte. Le signe évident d’une terre nourrie à l'engrais, où la biodiversité s'étiole faute de ressources naturelles.
Plus loin, le hasard nous offrit une belle rencontre : un biologiste, spécialiste des papillons, passionné et généreux de son savoir. Sous sa guidance, nous avons découvert quelques-uns des joyaux ailés du Heyssel (que nous n'avons malheureusement pas vu):
L’Azuré bleu, éclat furtif au-dessus des herbes,
Le Piéride de la rave, classique mais toujours élégant,
Le Citron, maître du camouflage, capable de traverser un an en imitant une feuille de lierre durant l’hiver.
Dans ses conseils, une pépite : La Hulotte, ce petit journal naturaliste, foisonnant d'histoires et de savoirs discrets.
Au fil de la balade, le sol et les sous-bois nous ont offert d’autres merveilles :
Une Ofioglosse, fougère discrète et peu commune, que peu savent encore reconnaître.
Et surtout, la richesse florale : dix espèces d’orchidées sauvages peuplent le Heyssel, parmi lesquelles :
L'Ophrys, rusé, qui imite les insectes et attire les mâles grâce à ses phéromones.
L'Orchis brûlée, éclat sombre et fragile.
L'Orchis araignée, aussi étrange que fascinante.
Sous les plaques de protection des reptiles chauffées par le soleil, une couleuvre à collier glissa, bientôt suivie d’une couleuvre lisse, témoins silencieux de la santé cachée de ce coin de nature.
Mais le tableau n'est pas sans taches : ici et là, on aperçoit les traces d'une lutte absurde contre le lierre, cet allié naturel injustement accusé d'étouffer les arbres. Non, il ne tue pas ; il grimpe, il accompagne. Pourtant, armé de mauvaises idées, une personne s’acharne à le couper, croyant bien faire, détruisant sans le savoir des refuges précieux pour les insectes, les oiseaux, et les papillons.
Et parce que le respect de la vie passe aussi par nos compagnons à quatre pattes, un rappel discret : le chien en laisse. Non pour brider sa liberté, mais pour protéger celle des oiseaux qui nichent au sol, si vulnérables face à un museau trop curieux.
Le Heyssel est un écrin, fragile et vibrant. Il ne demande qu'à être regardé, respecté, et aimé pour ce qu’il est : un refuge pour la vie, humble et précieuse.